Danses partagées et histoire de la modernité

Publié le par Le petit rat

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Quel bonheur que ces danses partagées au CND. J'avais commencé ma journée par de la danse en allant au théâtre de la ville écouter une conférence sur l'émergence de la modernité avec deux films : La danse allemande, de la danse libre au Tanztheater, et La danse américaine, d’Isadora Duncan à la Judson Church. Sonia Schoonejans animait ensuite une conférence sur les deux sujets. Je suis partie avant la fin car les digressions permanentes de l'historienne me perdait un peu dans un discours qui répétait les idées développées dans les films.

 

Dans les grandes lignes, le premier film nous montre le travail de Rudolf Laban et ses conceptions de la danse. On nous rappelle l'importance de l'espace, du temps et du poids dans cette danse qui ne ressemble à aucune autre. La grande figure féminine de la danse en Allemagne est Mary Wigman qui est une élève de Jacques Dalcroze. Grâce aux peintres du groupe "die Brücke" Mary Wigman rencontre Laban.

Dans la troupe de Laban un certain Kurt Joss est sélectionné. Il n'est pas encore danseur, mais ce qui compte c'est sa personnalité. Joss va étoffer la théorie de Laban et pense qu'il faut intégrer la tradition (ballet) à la danse moderne. Wigman s'oppose à cette idée. La danse allemande restera plus importante que le ballet. Elle s'exporte aux Etats Unis. Pendant la période nazie, les danses de Laban, Joss et Wigman sont jugées décadentes. Aorès la guerre et l'impopularité de l'Allemagne, la danse allemande rentre comme en clandestinité. Joss rentre en Allemagne et une certaine Pina Bausch entre dans sa compagnie. Pina Bausch fonde le Tanztheater à Wuppertal en 1973.

Le deuxième film nous présente la danse moderne américaine. Deux grandes figures émergent dès 1915: Isadora Duncan, qui veut faire table rase du passé, et Ruth St Denis qui a une inspiration plus spirituelle. Cette dernière avec son mari Ted Shawn, fonde une école la Denishawn School. Ils auront deux élèves qui vont marquer l'histoire de la danse: Martha Graham et Doris Humphrey. Graham fait une danse viscérale tandis que Doris Humphrey veut établir des codes. Dans l'ensemble la modern dance refuse ce qui existe et veut créer quelque chose qui lui est propre. Graham fonde sa technique sur la respiration. Doris Humphrey quant à elle, veut qu'il y ait une chute puis une reprise ce qui fait que le mouvement est un arc entre deux morts. Graham va ensuite s'intéresser aux femmes mythiques. Avec Cunningham c'est une véritable rupture qui s'opère. Il remplace le point central de la scène par plein de points. De fait la notion de soliste et de corps de ballet ne peut plus exister. En parallèle, Alvin Alley fonde sa compagnie. Paul taylor propose une danse athlétique. Graham continue de créer jusqu'à sa mort. Le mouvement hippie veut abolir la notion de spectacle et la remplacer par le "happening". Trisha Brown va quant à elle s'inscrire dans la tradition des minimalistes, où seules les notions de poids et d'équilibre vont être importantes. Elle impose des contraintes qui obligent les coprs à agir de façon nécessaire.

 

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Tout cela est très intéressant mais il est l'heure de me diriger vers Pantin et de retrouver une amie pour prendre le cours de Marie Agnès Gillot. Elle est accompagnée de Vincent Chaillet. Le cours est plein nous sommes plus de trente. Tout le monde est content d'être là. Le cours commence et la belle étoile se montre bien exigeante avec nous. Elle veut nous voir donner le meilleur de nous mêmes. Le cours est bien rythmé, elle nous défie par des exercices de rapidité. Chacun se prête au jeu avec enthousiasme. Au mileu, c'est Vincent qui nous fait de belles démonstrations pour nous lancer dans les exercices. Une belle diagonale de grands jetés avec les magnifiques jambes interminables de Marie Agnès me fait rêver. Les deux danseurs nous encouragent beaucoup, nous poussent dans l'effort mais les "super" et "très bien" de la part de ces deux professionnels ne peuvent que nous donner confiance pour se lancer. Je passe un moment génial. Le nom de l'évènement est très bien trouvé. C'était un véritable moment de partage, une belle rencontre car danser avec ces grands artistes est un merveilleux cadeau pour les amateurs comme pour les novices (bravo d'ailleurs à celles et ceux qui osent se lancer dans l'expérience sans avoir des notions de danse). Dommage que cela n'ait lieu qu'une fois par an... A ne pas manquer l'an prochain si vous n'y êtes jamais allés.

 

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Samedi soir après mon cours de danse, je me suis acheté le DANSER du mois d'octobre. Pas grand chose ce mois ci à mon goût. Un article sur ce qu'il faut voir cette saison, dans la mesure où la plupart des spectacles affichent déjà complet avec les abonnés, je trouve l'article un peu tardif. Un très bon article sur Noverre, et un autre sur les professions autour de la danse. Côté conseils, DANSER nous parle de "la bonne tenue" à adopter au cours de danse. Un article bien sûr sur le film Les rêves dansants qui me donne très envie d'aller voir ce film.

Lisez aussi les critiques, les news, les auditions, les stages.

Autre magazine à lire ce mois ci DANSE qui fait honneur à Isabelle Ciaravola qui fait la une avec une photo du Rendez vous de Roland Petit (que je retourne voir mercredi, quelle joie!).

 

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J'ai toujours une place pour le ballet de Hambourg pour le 13 novembre à 14h30. Si cela vous intéresse, envoyez moi un mail que je vous donne plus de détails.

 

 

Publié dans Rencontres

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